C’est en 1914 que E. F. Gautier découvre les gravures rupestres nichées dans les massifs de Grand et Petit Ghilen, à l’est du Maroc.
Sa description est publiée deux ans plus tard dans la revue L’Anthropologie. L'article s’intitule : *Nouvelles découvertes de gravures rupestres en Afrique du Nord*.
Malgré tout, ces gravures ne feront l’objet d’aucune étude sérieuse si ce n’est des décennies plus tard. Ce fut le docteur Greisson, un homme consciencieux et passionné, qui consacra plusieurs années à la région retirée.Ce travail donnera lieu à un article majeur dans le Bulletin d’Archéologie Marocaine : « Sites préhistoriques et gravures rupestres des Aït Bou Ichaouen ». En 1973, André Simoneau, le regard pointu, rapportera des observations nouvelles lors d’un repérage sur place, qui viendront enrichir les descriptions que nous avions données des gravures du Grand Ghilen.
Au milieu du printemps 2011, après être arrivés d’Oran par la route nationale 4, tout à coup, après avoir gravi les cinq lacets du col de Ouizou, nous avons découvert au Nord les montagnes kabyloïdes de l’Aurès. En 1968, le Dr Greisson écrivit que : « Passé l’oued Safsaf, on découvre une large plaine coincée entre l’oued Ghilen, affluent du Batna au Sud, et une barrière de montagnes au Nord-Est, les Koudiat el Hammam et Oune Jmirs. Ces montagnes sont précédées de petites crêtes successives, que la piste contourne, de plus en plus près, à mesure qu’on avance vers l’Est.
Il est massif, trapu. Il se détache clairement du relief environnant. Vu sous un certain angle, il ressemblera à un lion couché, mais – en tout état de cause – à une silhouette imposante qui attire naturellement l’attention. « C’est là que les gravures se trouvent.. Il évoque aussi une faune encore bien présente dans les environs: la montagne est quand même bien peuplée de mouflons, dans la plaine il y a les gazelles, il y a des grandes outardes, des lièvres, de petits perdreaux. Il y a d’autres animaux qui sont là aussi, mais on les voit moins fréquemment, c’est-à-dire pas tous les jours, autour et dans les montagnes – il s’agit des autruches, des éléphants et l’oryx,l’addax ou l’antilope bubale.
Sources d’information qui ne mentent pas sur la fonction cynégétique de ce détachement et par conséquent sur l’emplacement du mouvement et dans les premiers pionniers des communautés actuelles.
Les gravures situées au sommet, dans la partie centre-ouest du site de Grand Ghilen
Tout d’abord, juste en haut de ce que les espèces de crypte des explorateurs montrées sur la photo, on trouve deux éléphants : un grand et un petit. À côté du jeune homme, est représenté couché au sol, tenant une hache à manche courbe.
… Sans doute pour Greisson, il aurait été piétiné; Simoneau estime seulement qu’il s’agit là d’un chasseur cherchant à blesser l’animal au jarret, une technique ancienne et parfaitement connue. En fait, ces deux interprétations ne sont pas incompatibles. La grande gravure parfaitement érodée de l’autre côté de ce cône géographique semble plutôt avoir été façonnée par l’érosion de la roche au fil du temps.
Il est situé au sud-centre: des dalles gravées de plusieurs motif géométriques, dont certains sont des arceaux locaux connus sous le nom de sfah qui ressemblent à des fers à cheval. Certaines de ces gravures sont très courantes, y compris des autruches sur un panneau vertical.
Sud-Centre Zone – Rock shelter Sous le sol d’une grande dalle affleurant la surface, nous distinguons plusieurs piquetages : des sandales, des silhouettes de chameaux et autres signes difficilement interprétables. Ouest Face Dans ce qui semble être l’entrée du vestibule pour les découvreurs, une muraille finement gravée mérite une attention particulière de la part des universitaires. On y distingue un magnifique félin parent avec son petit suivi, peut-être d’un sanglier. Le tout est réalisé en un travail d’une finesse minutieuse, basé sur du piquetage et du polissage.
Gautier, Greisson et Simoneau en offrent trois interprétations radicalement différentes; ce dernier expose un animal mythologique et composite qui serait un objet de peur comme d’adoration: pour les autres, c’était simplement une créature à poils plus ou moins longs et hérissés. La plupart des gravures sont des bovins; toutefois, d’autres animaux, tels que des autruches, ont été endommagés par des graffitis modernes. La face sud-ouest: deux grandes pierres inclinées, qui ont été une seule pierre cassée par un tremblement de terre, portent divers dessins géométriques et quelques trouvailles modernes.
Enfin, sur une dalle supérieure et inclinée, on peut distinguer des gravures anciennes bien patinées et la silhouette d’un humain stylisé.