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Le symbole du chat dans l’art

Dans le tableau L'éveil de la conscience, le chat qui joue sous la table avec un oiseau blessé est le plus visible des symboles disséminés sur la toile, dont le microcosme s'éclaire grâce à lui. Il s'agit d'un salon huppé où un couple non marié partage un instant d'intimité, pour ce péché ancestral un décor à l'avenant. Or le tableau détourne les conventions du genre, car la femme reprend ici le contrôle sur sa vie.


Le SYMBOLE DU CHAT dans l’art
Le SYMBOLE DU CHAT dans l’art

Les interprétations symboliques selon Ruskin

Comprenant son erreur, elle se lève et s'écarte de son amant pour aller observer, comme avec un regard neuf, la beauté et la simplicité du jardin verdoyant qu'on devine dans le grand miroir placé au fond. Le chat, lui, rend manifeste les intentions perfides de l'homme. Quand L'éveil de la conscience fut exposé à la Royal Academy en 1854, John Ruskin, critique d'art distingué, écrivit au Times pour exprimer son agacement devant l'incapacité des spectateurs, pour la plupart, de cerner ces symboles obliques.


Le chat dans l’art occidental

Ruskin glose soigneusement plusieurs d'entre eux. Outre le chat, le papier peint où des oiseaux de proie picorent du blé, à l'insu le cupidon endormi, et les fleurs blanches du jardin signifiant la pureté à laquelle aspire la femme. Hunt n'innove pas en représentant ce chat comme un fripon à l'œil exorbité, car l'art occidental l'associe fréquemment au mâle satanique, aux sorcières et au mauvais œil.


Dans la scène peinte par Domenico Ghirlandaio en 1480, pour le couvent San Marco de Florence, un chat flanque Judas pour souligner son naturel malveillant. Cet animal n'est du reste jamais mentionné dans la Bible. Ailleurs, les chats sont moins dénigrés.


Symbolisme du chat dans d'autres cultures


Le SYMBOLE DU CHAT dans l’art
Le SYMBOLE DU CHAT dans l’art

En Chine, ils ont trait à la guérison et la prédiction de l'avenir, bien qu'il existe des légendes où des chats démons dérobent l'or et les terres de leurs proies. Dans l'Égypte ancienne, ils jouissent d'un vaste prestige et à l'occasion figurent des divinités. Bastet est la principale de ces divinités félines, maternelles et protectrices, même si l'art égyptien la montre souvent en train de tuer Apophis, dieu serpent des enfers.


On considère que les chats ont d'abord été domestiqués en Égypte, où leur habileté à garder les foyers exempts de vermine a fait qu'on les a vénérés comme des gardiens combattant le chaos. Cette élégante statuette de chat a servi de sarcophage à la momie d'un chat domestique avant d'être déposée en offrande par ses maîtres dans l'un des temples de Bastet. Elle était sans doute sertie de gemmes authentiques et comportait un pendentif ciselé représentant l'œil ou tchat.


De nombreuses statuettes pareilles à celles-ci ont été trouvées dans les temples égyptiens dédiés à la déesse Bastet. Un petit trou dans l'oreille droite signale que ce chat portait probablement jadis une boucle d'oreille en or.




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