Jusqu'au XVIIIe siècle, la découverte d'objets en pierres taillées d'âge probablement préhistorique interroge, en l'absence d'une méthode rationnelle pour comprendre ces productions très anciennes. S'appuyant sur le développement de spécialités comme la géologie, l'on assiste au XIXe siècle à la fondation d'une science, la préhistoire. L'année 1859 célèbre d'ailleurs la reconnaissance de cette discipline, avec Boucher de Perthes, qui définit l'âge des vestiges à partir d'une analyse stratigraphique, les couches les plus profondes étant les plus anciennes.
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| L’Art Préhistorique : Reflet de l’Âme des Premiers Hommes |
La Naissance d'une Chronologie Humaine
Il ouvre la porte à une chronologie de l'homme. Dans le sillage des débats sur l'évolution biologique des espèces, les préhistoriens dressent le portrait d'un ancêtre sauvage et presque animal. Il commence à reconnaître l'existence d'un homme antédiluvien.
Les Premières Représentations Artistiques
Avec les témoignages d'objets gravés et sculptés de représentations animales disparues, ils admettent progressivement ces capacités artistiques. Mais elles sont d'abord entendues comme un art pour l'art, sans lien avec la spiritualité. Nul ne pense encore que l'homme paléolithique put pratiquer un art pariétal.
Les Découvertes du XXe Siècle
Au début du XXe siècle, les techniques de fouille évoluent dans le sens d'une plus grande rigueur. La multiplication des découvertes de grottes ornées interroge, puis favorise la reconnaissance de l'art pariétal. Mais pour les sociétés savantes, se pose le problème de son interprétation.
Le Totémisme et les Hypothèses Initiales
Le totémisme trouve un écho favorable. Les préhistoriens pensent qu'un animal totémique est associé à un clan, avec des rituels alimentaires, voire des cultes. Cependant, la réalité archéologique des grottes ornées, comme la nature du bestiaire et les scènes d'animaux chassés, conduit à d'autres hypothèses.
La Magie Sympathique et la Pensée Symbolique
De plus, les sciences de l'homme et les études ethnographiques ouvrent la voie à la reconnaissance d'une pensée symbolique. Une nouvelle hypothèse se développe, la magie sympathique. Elle est soutenue activement par l'abbé Breuil, un préhistorien qui va profondément marquer une science encore très jeune.
Selon cette approche, la représentation des animaux dans les cavernes vise à rendre la chasse abondante et à multiplier le gibier, ainsi qu'à détruire les animaux nuisibles. Il est ainsi suggéré que le bison représenté sur la paroi est symboliquement tué avant de l'être réellement au cours de la chasse. Le mouvement structuraliste s'impose à partir des années 1960 dans les nombreuses disciplines des sciences humaines.
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L'Analyse Structurale et les Mythogrammes
En préhistoire, André, le roi gourant, abandonne les comparaisons ethnologiques et revient aux cavernes. Une méthodologie se met en place, définissant l'organisation de la grotte, catégorie de signes, espèce animale, morphologie des parois. Ce traitement statistique aboutit à la définition de pictogrammes et mythogrammes et de représentations interprétées comme des symboles masculins ou féminins.
La Révélation de la Grotte Chauvet
En 1994, la découverte de la grotte Chauvet-Pont-d'Arc vient bousculer les précédentes hypothèses. Les analyses par la méthode du carbone 14 confirment effectivement une datation de 36 000 ans en années réelles. Aucun préhistorien n'avait imaginé qu'à une époque si ancienne, les hommes disposaient de telles capacités techniques et intellectuelles.
"Lisez aussi grotte d'lascaux."
Une Nouvelle Vision de l'Évolution Artistique
Les données stylistiques de la grotte, la présence d'animaux disparus dont de nombreux prédateurs, ours, lions ou rhinocéros, et surtout l'ancienneté et la virtuosité des représentations remettent en cause la notion d'évolution linéaire. En 1996, Jean-Claude et David Lewis Williams rouvrent le dossier du chamanisme en associant ce monde souterrain d'images à des pratiques chamaniques et au contact direct avec les esprits. Une hypothèse également controversée.
Si aucune théorie n'est acceptable en son entier, chacune contribue à mieux comprendre l'art paléolithique.