Il y a 14.500 ans, la côte Cantabrique était en proie à la rigueur de la dernière glaciation. Le froid et l'humidité dominaient. Ces vastes paysages hébergeaient des troupeaux de chevaux, de bison et d'autruche.
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| Altamira : L'art figé dans le temps |
Flore et faune de la côte Cantabrique préhistorique
Les cerfs étaient sans nul doute les animaux les plus abondants. Malgré la rudesse du climat, des îlots boisés se développèrent dans les zones les plus protégées, dans les vallées où à l'entrée des grottes poussaient des arbres de grande taille, tels que des pins, des chênes, des châtaigniers et des bouleaux. Les feux situés à l'entrée procuraient de la chaleur et servaient de lieux de rassemblement pour discuter, réaliser les tâches quotidiennes et cuisiner.
L'art et la vie quotidienne à Altamira
À Altamira, l'art et la vie quotidienne étaient étroitement liés, car les deux espaces étaient alors contiguës. Pour arriver à l'espace symbolique consacré à l'art, il fallait descendre une pente incroyable. Une pente escarpée, entre d'immenses blocs de roche qui se dégageaient de la voûte de la grotte.
Dans cet espace, de grands reliés émergeaient de la roche, rendant la paroi surprenante et propice à la création plastique. Les premières représentations furent réalisées des milliers d'années avant les bisons polychromes. D'autres personnes avaient également transformé cette voûte en une toile peuplée de grands chevaux peints en rouge, de mains et de ponctuation, le tout formant un ensemble sûrement splendide à l'époque.
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L'art des bisons : une symbiose entre relief et mouvement
Les détails du corps, la posture, dessinent l'image fidèle d'un grand cerf mâle bramant pendant la période de rute. Agenouillés ou couchés sur le sol, les artistes parvenaient à peine à discerner la petite partie de paroi au-dessus de leur tête. Ils réussirent toutefois à représenter des figures de grande taille, réalistes et aux proportions parfaites.
Quelques-unes sont même de taille réelle, comme la grande biche qui mesure 2,25 mètres de long. Pour les bisons polychromes, les artistes se servirent des renflements naturels de la paroi. Ils associèrent reliefs et mouvements pour parvenir à un résultat spectaculaire et grandiose.
Les bisons prennent vie, bougent, chargent, tout paraît réel, vivant, sortant tout droit d'un environnement millénaire dans lequel les animaux et les humains maintenaient un équilibre durable. Le résultat est surprenant, émouvant. Il s'agit d'un art millénaire dans lequel nous nous reconnaissons nous-mêmes, propres à notre espèce.
Il y a 13 000 ans, l'entrée s'écroula, l'effondrement isola la grotte du monde extérieur et le silence en fut le seul habitant pendant des millénaires. Les œuvres d'art furent ainsi protégées de l'air et des changements de température. Cette stabilité de l'environnement permit de le conserver.
Et c'est pourquoi nous pouvons être là aujourd'hui, au même endroit, voyant la même chose que ce que ces personnes virent, baignèrent et léguèrent aux générations suivantes.
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